Penchée lourdement ployée sur la profondeur du puits, elle cherche à distinguer une image qui ne lui parvient pas. Elle a tout oublié des données qui lui permettraient de mener jusqu’à son terme, jusqu’à son résultat, le calcul dont elle sait pourtant qu’il serait seul à même de l’apaiser. Diamètre du puits, hauteur de l’eau dans le puits, intensité de la lumière, nature de sa pénétration, compliquée par le voyage croisé des rayons le long des parois de roche noire jusqu’à la surface invisible de l’eau. Elle continue pourtant de chercher, comme si l’idée d’un calcul possible, simplement empêché par tant d’inconnues, lui était une consolation provisoire. Il faudrait qu’il pleuve, et que l’eau remonte. Il faudrait que l’eau remonte et que l’image, exposant au ciel pluvieux sa face criblée, se dissolve et s’annule d’elle-même à l’instant exact du débordement.
