Le soleil dans ton dos
Tu t'avances vers la nuit
Tu avances elle te fuit
C'est étrange
Tu cours plus vite
D'ordinaire c'est elle qui vient à toi
Ca chauffe dans ton dos
Une chaleur sentimentale.
C'est tendre. Ce n'est pas cuisant.
Devant toi la pénombre violette
Qui pour une fois te fuit.
Tu rêves d'un goût de nuit noire où te perdre, où être dévorée
Mais non. La lueur est instable, violette.
Elle ne veut pas se prononcer.
Elle s'éloigne, elle te fuit.
La caresse du soleil toute sa paume tiède sur ton dos, à te dire : ne t'obstine pas.
Tu feins de l'ignorer, tu t'obstines, c'est ainsi.
Tu veux ton heure, ton plongeon, ton immersion et ta perte.
La lueur au loin n'est plus qu'un filet d'encre pâle, elle tourne, maintenant blanche, verte.
C'est l'aube là-bas, le point du jour.
Tu ne l'avais pas reconnu.
Comment aurais-tu pu le reconnaître, le jour
Avec cette grand main de soleil crépusculaire
Qui te cherche, là, dans le dos
Est-ce le jour partout ?
Soleil devant, soleil derrière
Ne cours plus. Ne cherche pas.
Tu es arrivée. Tu es là.
